Hier Sardes... aujourd'hui Français
Construits au début du XIXème siècle par le royaume de Piémont-Sardaigne pour se défendre des invasions françaises,
les forts de l'Esseillon sont classés "Monuments historiques". L'édification des forts commencée en 1820 sous le règne de
Charles-Félix, grâce à l'indemnité de guerre perçue en 1815, fut achevée en 1833.
Ces forts appliquent les théories du Marquis de Montalembert : ce dispositif unique en France, dont les conceptions s'opposent à
celles de Vauban, repose sur un principe de fortifications perpendiculaires et de tours à canons. La constitution du système de
défense en cinq ouvrages se protégeant réciproquement par des tirs croisés, est également une de ses particularités.
L'ensemble comprend 5 forts portant les prénoms de la famille royale de Piémont-Sardaigne qui régna sur la Savoie de 1811 à 1860.
défense en cinq ouvrages se protégeant réciproquement par des tirs croisés, est également une de ses particularités.
L'ensemble comprend 5 forts portant les prénoms de la famille royale de Piémont-Sardaigne qui régna sur la Savoie de 1811 à 1860.
FORT MARIE-CHRISTINE
Entièrement restauré, ce fort à la cour hexagonale, porte le prénom de l'épouse de Charles-Félix.
C'est aujourd'hui un gîte d'étape, centre de vacances, refuge-porte du Parc National de la Vanoise et restaurant.
Il se visite (pour la partie qui ne relève pas du gîte d'étape) toute l'année et est accessible en voiture. Il accueille également ponctuellement expositions et animations.
FORT CHARLES-ALBERT
Charles-Albert fut roi de Sardaigne de 1831 à 1849. Il abdiqua en faveur de son fils : Victor-Emmanuel II.
Charles-Albert fut roi de Sardaigne de 1831 à 1849. Il abdiqua en faveur de son fils : Victor-Emmanuel II.
Construction commencée en 1831, il ne reste de cet édifice que deux petits bâtiments de garnisons et la base d'une tour. Un long fossé, doublé d'une levée de terre en zig-zag, le reliait au fort Marie-Christine pour prévenir des attaques venues par le village d'Aussois.
C'est un édifice qui ne se visite pas. Il est, par contre, le point de départ du "Sentier des Bâtisseurs".
C'est un édifice qui ne se visite pas. Il est, par contre, le point de départ du "Sentier des Bâtisseurs".
FORT CHARLES-FELIX
Né à Turin en 1765, il fut roi de Sardaigne de 1821 à 1831. Il est le frère et le successeur de Victor-Emmanuel Ier.
Le fort est mis en service en 1827, il a la forme d'une étoile et est beaucoup plus petit (garnison de 150 hommes), mais possède des murailles énormes.
Localement appelé "le fort démoli", Charles-Félix a été détruit sur ordre de Napoléon III, à l'heure du rattachement de la Savoie à la France en 1860.
La fréquentation de l'édifice est déconseillée et dangereuse car ni rénovation, ni travaux n'ont encore été réalisés sur ce fort. Romantique, le fort reste cependant admirable depuis la route.
FORT VICTOR-EMMANUEL 1ER
Né à Turin en 1759, il fut roi de Sardaigne de 1802 à 1821. Fort "principal" de l'ensemble, il a été conçu pour accueillir une garnison de 1500 hommes. Organisé comme un véritable lieu de vie, il hébergeait notamment une chapelle, un hôpital et un pénitencier.
Grand site du département et site d'intérêt régional, cet édifice fait l'objet d'un important programme de restauration. Le recouvrement des toitures en lauzes lui a permis de retrouver son allure d'autrefois.
Depuis l'été 2010, une "Promenade Savoyarde de Découverte" vous emmène en 1841 sur les traces d'un soldat en garnison au fort, appelé alors le "fort du Point du Jour"...
Ce fort est le seul qui soit toujours ouvert à la visite quelque soit le jour ou l'heure.
Ce fort est le seul qui soit toujours ouvert à la visite quelque soit le jour ou l'heure.
REDOUTE MARIE-THERESE
Marie-Thérèse était l'épouse de Victor-Emmanuel Ier. Ce fort, en forme de fer à cheval, avait pour mission d'interdire le passage sur la route royale du Mont-Cenis. Achevée en 1825, bloquant la route vers l'Italie, elle contenait une vingtaine de casemates à canons, derrière un fossé fortement défendu. Isolée, elle n'était reliée à l'ensemble de l'Esseillon que par un câble suspendu au-dessus du ravin par lequel transitaient les marchandises.
Plus tard, les hommes emprunteront la passerelle du Pont du Diable pour franchir l'Arc.
Entièrement restauré depuis Juillet 2007, le fort abrite le "Centre d'interprétation du Patrimoine Fortifié", des expositions, organise des visites apéritives ou nocturnes, des évènements culturels...
Les animations autour de l'Esseillon cet été 2012 : cliquez ici
Du haut de ses 100 mètres, la passerelle du Pont du Diable offre une vue imprenable sur les gorges de l'Arc.
Cette liaison est également un des points de départ de la Via Ferrata du Diable. Vous pouvez également prendre de la hauteur en vous lançant sur lestyroliennes géantes du Paradis et du Diable.
LE CIMETIERE SARDE
Le cimetière est situé à l'amont du fort Charles-Félix. Là étaient enterrés les soldats des différentes garnisons.
Un peu d'histoire en plus
Ces forts, comme beaucoup d'ouvrages fortifiés, n'ont eu à soutenir aucun siège et n'ont eu sans doute qu'un faible rôle dissuasif. Le plus grand bâtiment pouvait abriter beaucoup d'hommes mais le climat rude rendait le service en cet endroit très pénible, aussi, les Sardes n'y ont-ils établi que des régiments disciplinaires pendant 31 ans.
En 1860, lorsque la Savoie est redevenue française, Cavour, alors ministre de Victor-Emmanuel II, a voulu conserver la Haute-Maurienne jusqu'au site de l'Esseillon compris. Napoléon III a refusé et demandé le respect de l'ancienne frontière Savoie-Piémont, comprenant le plateau du Mont-Cenis. Finalement, la frontière a été fixée à la ligne de partage des eaux et au col du Mont-Cenis. Pour rassurer les italiens, la France s'engagea à faire démolir ces forts et on a commencé par bombarder le fort Charles-Félix. Mais après le départ des compagnies piémontaises, les travaux de destruction ont cessés. L'armée du Second Empire a envisagé, sans rien effectuer, de reconvertir les forts mais la construction du tunnel ferroviaire du Fréjus, en 1871, a court-circuité le trafic transalpin.
D'autre part, la stratégie française a abandonné, pour cinquante ans, la fortification des frontières pour lui préférer un système de forts, étagés en basse et moyenne vallée, tenant compte des armements nouveaux à longue portée et à obus explosibles. Aussi, plutôt que d'aménager l'Esseillon, on a préféré le site de Modane (forts du Replaton et du Sapey construits entre 1885 et 1893), bien plus au coeur des passages importants.
De 1870 à nos jours, se sont succédés dans les forts encore en bon état (surtout Victor-Emmanuel), des éléments de réseve, des résistants prisonniers allemands et des détenus politiques. Après la libération de 1944, les forts ont été désaffectés et se sont dégradés petit à petit.
Heureusement en 1970, se constitue une association "Les Amis des forts de l'Esseillon", affiliée à l'associaiton R.E.M.P.A.R.T. qui s'occupe des chantiers de restauration, qui commence la rénovation du fort Marie-Christine, puis des autres encore aujourd'hui.
(en savoir plus sur les chantiers des restauration des forts : Thierry KUTA - tél : 06 33 91 17 25)
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