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lundi 17 décembre 2012

Livre de la semaine : La figure pâle (Philip HERR)

Qu'est-ce qu'un Berlinois? Les berlinois aiment qu'on fasse des exceptions en leur faveur. Ils aiment qu'on les fasse croire qu'ils sont exceptionnels, tout en restant soucieux des apparences. Les berlinois aiment marcher, raison pour laquelle beaucoup d'entre eux ont un chien : un animal agressif si vous êtes plutot masculin, mignon si vous êtes autre.
Presque tous les automobiliste roulent beaucoup trop vite mais aucun n'oserait franchir un  feu rouge.

vendredi 14 décembre 2012

Livre de la semaine : l'été de cristal (Philip HERR)

Extrait1:
Heureusement, nous respirions un air pur. C'est l'un des deux seuls aspects agréables de la Bavière, l'autre étant la taille des seins des Bavaroises.

dimanche 2 décembre 2012

Je veux voir Mioussov

Je veux voir Mioussov » – la pièce Mioussov, directeur général en chef du CUDMCEEMP, est venu se réfugier dans la maison
de repos « Les Tournesols », histoire de passer un dimanche en paix, au calme, loin du bruit.
Zaïtsev, qui désire lui faire signer un bon pour obtenir de la peinture qui servira à repeindre les petits lits d’une crèche dont il prépare l’ouverture prochaine, vient l’y relancer. Mais, comme on exige de lui des références avant de le laisser entrer, il se voit contraint de se faire passer pour le mari de la célèbre Klava Igniatiouk, ingénieur agronome émérite.
Bien sûr, celle-ci arrive pour y retrouver son mari, qu’elle n’a pas vu depuis 18 mois et qui revient d’une expédition au Pôle Nord, où l’a envoyé sa hiérarchie le jour même de leur mariage. Un mari impatient et fiévreusement jaloux.
Pendant que Zaïtsev cherche Mioussov, celui-ci se dérobe comme il le peut d’une incandescente Zoïa Doudkina, avec qui il a fait une innocente promenade, mais qui, pour le récompenser, lui fait craindre l’arrivée d’un mari jaloux comme au temps des preux chevaliers, avec force promesse de combat singulier.
Accompagnés de tout le personnel de l’établissement, Directrice, Médecin, Infirmière, Portier, qui chacun à leur tour comprendra se qu’il veut de toutes ces histoires... nos protagonistes auront bien du mal à démêler les imbroglios dans lesquels ils se sont eux-mêmes installés.

vendredi 19 octobre 2012

Cinquante nuances de Grey vs Histoire d'O


Ca va faire mal. Cravaches, menottes, chats à neuf queues, la guerre du SM est déclarée. C’est dans une ambiance très cuir, très fouet que vont s’affronter en librairie deux poids lourds de la littérature érotique ou prétendue telle. D’un côté, le mastodonte Cinquante nuances de Grey,best-seller phénoménal écrit par une illustre inconnue britannique, E. L. James, et déjà écoulé à plus de 44 millions d’exemplaires, débarque en France précédé de sa réputation paradoxalement fort peu sexy de “porno pour mamans”. De l’autre, Histoire d’O, chef-d’oeuvre scandaleux signé Pauline Réage, pseudonyme de Dominique Aury, sorti en 1954 et aujourd’hui réédité.
Histoire d’O, un classique indétrônable
En termes de ventes, Cinquante nuances de Grey, avec sa cohorte de produits dérivés (la “bande originale du livre”, un “parcours sensuel de toute beauté !” à base de Bach et de Chopin, un guide d’éducation sexuelle baptisé Cinquante nuances du plaisir, qui paraîtra le 6 novembre), va évidemment l’emporter par KO sur Histoire d’O. Mais pour ce qui est de la subversion et de l’érotisme, le classique de Dominique Aury reste indétrônable.
Près de soixante ans après sa parution, il se révèle toujours aussi sulfureux et transgressif, alors que Cinquante nuances de Grey, Canada Dry de la littérature érotique, se contente d’épouser mollement l’air du temps avec un SM light et sans saveur.
Dans la préface d’Histoire d’O, Jean Paulhan, l’amant de Dominique Aury, auquel le roman était destiné telle une lettre d’amour, parle des livres érotiques comme de livres dangereux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la niaiserie d’E. L. James est parfaitement inoffensive.
L’intrigue tient en quelques mots : Anastasia Steele, étudiante de 22 ans, vierge et effarouchée, rencontre le ténébreux Christian Grey, un homme d’affaires terriblement séduisant et adepte de la fessée. Derrière le masque du sadomasochisme affiché se cache en réalité la représentation de la sexualité la plus conformiste et normative qui soit.
Déjà, il faut se taper plus d’une centaine de pages avant que Christian Grey ne se tape cette dinde d’Ana.
Dans Histoire d’O, pas de préliminaires éprouvants : l’héroïne se retrouve nue à l’arrière d’un taxi en quelques lignes seulement. Surtout, le SM selon Grey s’avère ultrapragmatique, lisse et aseptisé, régi par un contrat en bonne et due forme, supplice pour le lecteur bien plus que pour Ana. Ce document stipule notamment qu’aucun acte ne devra laisser de marque durable sur la peau là où, au contraire, sont recherchées “de belles zébrures longues et profondes, qui durent longtemps” dans Histoire d’O.
(1975)Jaeckin Just de d’O Histoire Voilà toute l’hypocrisie de Cinquante nuances de Grey, livre qui ne laisse effectivement aucune trace tant son contenu est insignifiant et consensuel, constitué des clichés les plus éculés et de fantasmes de sex-shop bon marché. Grey ligote Ana avec une cravate en soie quand O, l’héroïne d’Histoire d’O, se retrouve accrochée à un poteau ou écartelée au-dessus d’une estrade pour être fouettée.
Le livre d’E. L. James s’approprie l’imagerie SM, son folklore vulgarisé par le porno-chic sur papier glacé, sans en saisir la philosophie, cette dialectique du maître et de l’esclave qui se trouve au coeur même d’Histoire d’O. La “déviance” de Grey s’explique forcément par son enfance malheureuse et par la façon dont il a été perverti par une femme plus âgée.
Cette psychologisation primaire de la sexualité a l’effet d’une double dose de bromure. Tout comme l’emploi du “je” : l’histoire est racontée du point de vue d’Ana et sa bêtise est sans doute l’un des plus puissants anaphrodisiaques jamais expérimentés.
Cinquante nuances de Grey et ses dérives rétrogrades
Dans Histoire d’O, roman à la troisième personne qui met le lecteur en position de voyeur, O est quant à elle réduite au silence, dans une acceptation totale, presque mystique, de son sort, ce que Paulhan nomme “le bonheur dans l’esclavage”. O a beau être prostituée par son amant, violée, battue, enchaînée et même marquée au fer rouge, elle demeurera toujours plus libre et affranchie que cette pauvre Ana, victime idéale d’une domination masculine bien plus perverse que l’asservissement sadomaso. O se donne en toute conscience, exemple extrême de la passion amoureuse et de la servitude volontaire, alors qu’Ana ne comprend rien à ce que Grey exige d’elle.
C’est certainement la plus grosse arnaque de Cinquante nuances de Grey, parfois présenté comme un outil d’émancipation des femmes, un livre contribuant à leur libération sexuelle, alors que ce roman véhicule une image rétrograde des rapports entre les sexes, à peine plus évoluée que celle que l’on trouve dans les contes de fées : le destin de la femme, cet être fragile et incomplet, dépend forcément d’un homme providentiel. Avant de rencontrer Grey, Ana ignore tout de la vie. Le milliardaire l’initie au sexe, l’entretient, lui offre une voiture, un ordinateur et s’occupe même de ses consultations gynécologiques ! Aux antipodes d’O qui, pour Paulhan, “exprime, à sa manière, un idéal viril” car c’est une femme qui avoue que “tout est sexe en elle, jusqu’à l’esprit”. Et cette idée-là semble – malheureusement – toujours aussi dérangeante en 2012.

mercredi 17 octobre 2012

Pays basques

Dabadi
Edmon rostant(cyrano de bergerac)
Èche -->maison
Belara vagues
Corniche basque
Osoerati fromage basque
Brèche Espagne France
Les izare
Carottier

lundi 10 septembre 2012

Tout comprendre au scandale du Libor


Tout comprendre au scandale du Libor

10 contributions
Publié le 16 juillet 2012.

FINANCE - Un nouveau scandale touche la finance britannique de la City, à Londres depuis une quinzaine de jours. La banque Barclays a admis avoir manipulé le Libor durant la crise financière, dévoilant au grand jour un scandale qui pourrait impliquer des dizaines d'établissements...

Le Libor, c’est quoi?
Le Libor ou London Interbank Offered Rate est le taux interbancaire londonien. Il est calculé sur la base des estimations des intérêts dus par de grandes banques internationales sur les prêts qu'elles s'accordent les unes aux autres, mais ces estimations sont fournies par les banques elles-mêmes, sans vérification indépendante.
Ce taux n'est ainsi pas déterminé par un régulateur national, mais fixé par une quinzaine de grands établissements bancaires au rang desquels Barclays, Royal Bank of Scotland mais aussi des banques d'autres pays telles que Bank of America, Deutsche Bank, HSBC, BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole. Ce taux sert de référence pour quelque 550.000 milliards de dollars (447.000 milliards d'euros) de produits dérivés de taux, mais aussi pour certains crédits immobiliers ou étudiants et des cartes de crédit. L’impact de sa manipulation n’est donc pas limité au seul Royaume-Uni et à la seule sphère financière.
Que s’est-il passé?
Le mois dernier, la Barclays a admis avoir manipulé le Libor durant la crise financière, dévoilant au grand jour un scandale qui pourrait impliquer des dizaines d'établissements. La direction de la banque, qui a dû démissionner depuis, a affirmé que les régulateurs étaient au courant de ses activités mais qu'ils ne les avaient pas empêchées. L'établissement a accepté de payer une amende de 453 millions de dollars (362 millions d'euros) mais l'accord ne le met pas à l'abri des poursuites.
La tentative de manipulation du Libor, qui s'est déroulée entre 2005 et 2009 selon les autorités, implique que des millions d'emprunteurs ont payé un taux d'intérêt majoré ou minoré sur leur dette. Selon les aveux de Barclays, des traders de la banque ont tenté dès 2005 de manipuler le Liborpour gonfler les profits du groupe et, à partir de 2008, ils ont minimisé les estimations des intérêts payés à d'autres banques pour enjoliver la situation financière de Barclays, alors fragilisée par la crise. La publication de courriers électroniques montrant que des banquiers se félicitaient de l'efficacité de la manipulation en s'offrant mutuellement du champagne a suscité la colère d'une partie de l'opinion publique à l'encontre du secteur bancaire, renfloué pendant la crise à coups de dizaines de milliards de livres d'argent public.
Barclays, seule engluée dans le scandale?
Les investigations sur le scandale du Libor menées par les autorités nord-américaines, européennes et japonaises concernent désormais une dizaine de grandes banques internationales, mais Barclays est à ce jour la seule à avoir reconnu des agissements répréhensibles. La Royal Bank of Scotland (RBS) est notamment impliquée dans ce scandale et pourrait devoir s'acquitter d'une amende de presque 190 millions d'euros pour les mêmes raisons, selon The Times. D'autres banques seraient mouillées dans l'affaire, selon Reuters: Citigroup, UBS et HSBC sont également dans le collimateur. Selon le Financial Times, une vingtaine de banques dans le monde sont concernées. Aucune banque française – après avoir dû tout de même répondre à quelques questions– n'a pour l'instant été citée.
Quel futur pour Barclays?
Les amendes qui seront infligées à d'autres banques mettront «en perspective» les ennuis de Barclays, assurent les dirigeants de la banque britannique dans une note interne. «À mesure que d'autres banques trouveront des accords à l'amiable avec les autorités, et que les détails en seront rendus publics, notre situation sera finalement mise en perspective», déclare le comité exécutif de Barclays dans une note aux salariés datée de vendredi. La direction de Barclays y admet que ses clients, actionnaires et régulateurs «ont tous le droit de se sentir déçus».
Aurait-on pu éviter tout ça?
Oui mais la prévention est rarement préférée à la guérison dans la finance. La Banque d'Angleterre a publié vendredi dernier un échange d'emails dans lequel il apparaît que son gouverneur Mervyn King avait appuyé en 2008 des propositions de réforme du mode de calcul du Libor formulées par l'actuel secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner. Le Washington Post avait rapporté un peu plus tôt que celui qui était à l'époque président de la Réserve fédérale de New York avait suggéré dès 2008 aux régulateurs britanniques de réformer la façon dont ils calculent ce taux interbancaire.
Geithner avait fait six recommandations aux gouverneurs de la Banque d'Angleterre, dont celle de supprimer les mesures incitatives qui pouvaient encourager les banques à manipuler le taux et de mettre en place «une procédure de notification crédible», selon le Washington Post, qui cite un email. «Les recommandations de la Réserve fédérale de New York nous paraissent judicieuses. Nous allons demander à la BBA (Fédération des banquiers britanniques) d'inclure dans leurs délibérations les idées contenues dans votre note», peut-on lire dans l'email.  
Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a notamment déclaré vendredi que l'Union européenne allait donner la priorité absolue à l'enquête sur le Libor et d'autres cas impliquant notamment l'Euribor. Par ailleurs, avec l'aide de son homologue du Connecticut George Jepsen, Eric Schneiderman, ministre de la justice de l'Etat de New York, a ouvert il y a plus de six mois une enquête sur les soupçons de manipulation du Libor de la part de grandes banques internationales, a annoncé dimanche son porte-parole.
 Bertrand de Volontat (avec Reuters)

mercredi 15 août 2012

Le fusil à deux coups : extrait1

Il est difficile de de dire l'âge d'un faisant avec exactitude . Chez le coq, cela peut encore se faire : l'eperon court et rond chez les jeunes s'allonge et, chez les vieux devient une pointe; à quatre ans il a 2 cm et, au-dessus Beauru ne gardait aucun oiseau. Pour les poules, il arrivait à ne se tromper guère car il savait bien que les tarses sont jaunes et ont, chez les jeunes, deux écailles fines, alors qu'elles sont grises et rigueuses chez les vieilles, que le bec est brun chez les jeunes et gris, de plus en plus claires chez les anciennes .

lundi 13 août 2012

Palazzo Vecchio

Palazzo Vecchio

FlorenceHISTOIREphotohotel
florence - palazzo vecchio
Le Palazzo Vecchio se trouve sur la Piazza della Signoria, c'est l'hôtel de ville de Florence. Cette forteresse parallélépipédique est un des plus beaux bâtiments de la ville et une des meilleures synthèses de l'architecture du 14e. Il côtoie la galerie des Offices.
Il porta d'autres noms, comme Palazzo Ducale, jusqu'à ce que ses souverains, les Medicis, s'installent au Palais Pitti. Son premier nom était Palazzo della Signoria (Palais de la Seigneurie), car y siégeait la Signoria - le gouvernement de la commune.
Sa construction fut achevée en 1322, il abrite de nos jours la mairie de Florence, mais aussi un musée où l'on peut visiter les magnifiques salles dans lesquelles s'exprimèrent entre autres artistes d'exception, Agnolo Bronzino, Ghirlandaio, George Vasari, etc) et où sont exposées des oeuvres de Michelangelo Buonarroti, Donatello, Verrocchio, etc
Citons en particulier le Salone dei Cinquencento (Sale des Cinq cents) orné par leGénie victorieux de Michel-Ange et les fresques de Vasari.
Palazzo Vecchio - FlorenceL'édifice s'est graduellement agrandi vers l'est, en arrivant à occuper un îlot et en quadruplant ses dimensions. Sur la façade principale, la Tour d'Arnolfo est un des emblèmes de la ville.
La construction du palais débuta en 1299 sous la direction de l'architecte Arnolfo di Cambio – qui édifia aussi le duomo et l'église Santa Croce, dans une époque troublée où Florence voulu affirmer sa force et garantir sa sécurité.
Un premier achèvement remonte à 1314. L'édifice a été construit sur les ruines de deux anciens palais, et di Cambio intégra la tour de la famille Vacca et de celle de palazzo vecchio - écusBizzo dans la structure. C'est sans doute pour cela que la tour d'Arnolfo(du nom de son concepteur et haute de 94 m environ) n'est pas au milieu du bâtiment. Cette tour crénelée à la mode de Toscane servit de prison, Cosme Ier et Jérôme Savonarole y séjournèrent au 15e siècle.
L'horloge fut à l'origine construite par Donatello, mais remplacée au 17e.
Sur la place de la Piazza della Signoria , une réplique du David de Michel-Ange se trouve devant l'entrée du Palais, ainsi qu' Hercule et Cacus de Baccio Bandinelli.

Palazzo Vecchio - FlorencePalazzo Vecchio - FlorencePalazzo Vecchio - Florencepalazzo vecchiovieux palais à florencepalazzo vecchio - écus

Palazzo Vecchio - FlorencePalazzo Vecchio - Florence

Sur internet :

Voir aussi :

Sites touristiques à Florence

vendredi 10 août 2012

Christine de Suède

Elle nous a tué Descartes

Le col du Galibier : J'y étais

L'ascension à vélo du col du Galibierpar Philippe Baudoin
Le col du Galibier se situe à cheval entre les Hautes Alpes et la Savoie. Col mythique, extrêmement difficile à gravir, il offre en contrepartie une vue imprenable du haut de ses 2645 mètres d’altitude et une grande satisfaction de l’avoir escaladé. Henri Desgrange, fondateur du Tour, y enverra pour la première fois ses « forçats de la route » en 1911. Jacques Godet dira de ce col qu’ « il situe les vraies valeurs »… Le Galibier impressionne, le Galibier fait frémir les plus entraînés, mais les souvenirs de l’avoir gravi restent à jamais gravés dans la mémoire...
«Oh, Sappey ! Oh, Laffrey ! Oh, col Bayard ! Oh, Tourmalet ! Je ne faillirai pas à mon devoir en proclamant qu'à côté du Galibier, vous êtes de la pâle et vulgaire bibine: devant ce géant, il n'y a plus qu'à tirer son bonnet et à saluer bien bas.»
(Henri Desgrange, acte d’adoration, 1911)

 

Première ascension au Tour 1911

Le col du Galibier est avec le Tourmalet le col le plus célèbre et le plus escaladé du Tour de France. Sa première ascension remonte à 1911 dans une étape de 366 kilomètres reliant Chamonix à Grenoble. Emile Georget, Paul Duboc et Gustave Garrigou passeront en tête le col. Ils seront seuls à ne jamais mettre pied à terre dans la montée. Emile Georget avoue cette année là « n’avoir jamais rien vu de plus dur ». Un monument dédié à Henri Desgrange est construit en 1949 sur le versant Sud peu avant l’entrée du tunnel.
 
 

Un peu d’histoire géographie

Le col du Galibier est situé entre le massif d’Arvan-Villards et le massif des Cerces. Il relie la vallée de la Maurienne en Savoie (St Michel de Maurienne) à celle de la Guisane (Briançon) dans les Hautes Alpes. Une piste muletière le traversait autrefois, empruntée par l’armée, les bergers transhumants, les voyageurs, les contrebandiers.
Une route carrossable est ouverte en 1879. L’itinéraire est connu sous le nom de « Route de grande communication n° 14 ».
Sur le versant Sud, la route montant de la vallée de la Guisane est fermée et abandonnée en 1947 pour être remplacée par la route actuelle qui démarre du col du Lautaret. Son tracé est encore visible aujourd’hui. Elle démarrait à 2 kilomètres du col du Lautaret, juste après le dernier tunnel aujourd’hui condamné. Sa pente était nettement plus forte que la route actuelle (9.76% contre 7.11% pour le tracé actuel).
 
 

Tunnel du Galibier

Les derniers lacets de la route construite en 1879 sont très étroits et les hauteurs de neige rendent l’accès au col difficile. En 1886, l’armée perce alors un tunnel juste avant le sommet, à 2556 mètres d’altitude. Il sera utilisé pendant 90 ans. Le tunnel est emprunté par les cyclistes du tour de France, économisant les efforts du dernier kilomètre très difficile rejoignant le sommet.
« Le tunnel aurait dû être ouvert beaucoup plus bas. Celà nous aurait évité un martyre ! » 
(Emile Georget,10 juillet 1911)
En 1976, le tunnel est fermé du fait de risques d’effondrement. La route menant au sommet est alors élargie et permet le franchissement du tunnel aux seules voitures. Le tunnel sera réouvert au printemps 2002.
Le tunnel actuel mesure 370 mètres de long sur 4 de large. La circulation dans le tunnel se fait de manière alternée. Les cyclistes ne peuvent pas l’emprunter.
 
 

Déneigement du col

Le col du Galibier est ouvert chaque année à partir du 1er juin après 20 jours d’un travail fastidieux de déneigement. Il reste ouvert jusque septembre. La route du sommet reste généralement fermée à la circulation en juin du fait des risques importants d’effondrement des murs de neige. Voir l'état actuel du col.
 
 

Ascension du col du Galibier à vélo

L’ascension du col du Galibier est très difficile depuis Valloire, surtout si elle est enchaînée après celle du col du Télégraphe. Elle est beaucoup plus abordable depuis Briançon ou depuis le col du Lautaret. Le décor est tout simplement splendide des deux côtés et le sommet offre une vue imprenable sur les montagnes environnantes avec notamment les glaciers de la Meije et des Ecrins.
L’ascension depuis Valloire
L’ascension par le versant de la Maurienne se fait par une route longue de 33 kilomètres. Elle passe par le col du Télégraphe (1566 m), descend à pente douce sur le village de Valloire et remonte sans répit jusqu’au sommet. A partir du plan Lachat, à quelques kilomètres de Valloire, elle monte abruptement dans un décor de haute montagne. 18 kilomètres séparent Valloire du col. La pente moyenne depuis Valloire est de 7.2 % avec un maximum de 11.8 % juste après le tunnel.
 
L’ascension depuis le col du Lautaret
L’ascension par le versant sud se fait en pente plus douce. Au départ du col du Lautaret (2058 m), on enchaîne 8.6 kilomètres à 6.8 % de pente moyenne. La route offre une vue imprenable sur les hauts sommets et leurs glaciers. Une ascension à portée de tous les habitués de montagne.

 

dimanche 5 août 2012

Les forts de l'Esseillon


Hier Sardes... aujourd'hui Français
 Construits au début du XIXème siècle par le royaume de Piémont-Sardaigne pour se défendre des invasions françaises,
les forts de l'Esseillon sont classés "Monuments historiques". L'édification des forts commencée en 1820 sous le règne de
Charles-Félix, grâce à l'indemnité de guerre perçue en 1815, fut achevée en 1833.

Ces forts appliquent les théories du Marquis de Montalembert : ce dispositif unique en France, dont les conceptions s'opposent à
celles de Vauban, repose sur un principe de fortifications perpendiculaires et de tours à canons. La constitution du système de 
défense en cinq ouvrages se protégeant réciproquement par des tirs croisés, est également une de ses particularités.

L'ensemble comprend 5 forts portant les prénoms de la famille royale de Piémont-Sardaigne qui régna sur la Savoie de 1811 à 1860.
 
 
Les forts de l'Esseillon à Aussois - Savoie
 FORT  MARIE-CHRISTINE

Entièrement restauré, ce fort à la cour hexagonale, porte le prénom de l'épouse de Charles-Félix.
C'est aujourd'hui un gîte d'étape, centre de vacances, refuge-porte du Parc National de la Vanoise et restaurant.
Il se visite (pour la partie qui ne relève pas du gîte d'étape) toute l'année et est accessible en voiture. Il accueille également ponctuellement expositions et animations.

FORT CHARLES-ALBERT


Charles-Albert fut roi de Sardaigne de 1831 à 1849. Il abdiqua en faveur de son fils : Victor-Emmanuel II.
Construction commencée en 1831, il ne reste de cet édifice que deux petits bâtiments de garnisons et la base d'une tour. Un long fossé, doublé d'une levée de terre en zig-zag, le reliait au fort Marie-Christine pour prévenir des attaques venues par le village d'Aussois. 

C'est un édifice qui ne se visite pas. Il est, par contre, le point de départ du "Sentier des Bâtisseurs".

   FORT CHARLES-FELIX

Né à Turin en 1765, il fut roi de Sardaigne de 1821 à 1831. Il est le frère et le successeur de Victor-Emmanuel Ier. 
Le fort est mis en service en 1827, il a la forme d'une étoile et est beaucoup plus petit (garnison de 150 hommes), mais possède des murailles énormes. 
Localement appelé "le fort démoli", Charles-Félix a été détruit sur ordre de Napoléon III, à l'heure du rattachement de la Savoie à la France en 1860.
La fréquentation de l'édifice est déconseillée et dangereuse car ni rénovation, ni travaux n'ont encore été réalisés sur ce fort. Romantique, le fort reste cependant admirable depuis la route.



   FORT VICTOR-EMMANUEL 1ER

Né à Turin en 1759, il fut roi de Sardaigne de 1802 à 1821. Fort "principal" de l'ensemble, il a été conçu pour accueillir une garnison de 1500 hommes. Organisé comme un véritable lieu de vie, il hébergeait notamment une chapelle, un hôpital et un pénitencier.
Grand site du département et site d'intérêt régional, cet édifice fait l'objet d'un important programme de restauration. Le recouvrement des toitures en lauzes lui a permis de retrouver son allure d'autrefois.
Depuis l'été 2010, une "Promenade Savoyarde de Découverte" vous emmène en 1841 sur les traces d'un soldat en garnison au fort, appelé alors le "fort du Point du Jour"...
Ce fort est le seul qui soit toujours ouvert à la visite quelque soit le jour ou l'heure.

   REDOUTE MARIE-THERESE

Marie-Thérèse était l'épouse de Victor-Emmanuel Ier. Ce fort, en forme de fer à cheval, avait pour mission d'interdire le passage sur la route royale du Mont-Cenis. Achevée en 1825, bloquant la route vers l'Italie, elle contenait une vingtaine de casemates à canons, derrière un fossé fortement défendu. Isolée, elle n'était reliée à l'ensemble de l'Esseillon que par un câble suspendu au-dessus du ravin par lequel transitaient les marchandises.
Plus tard, les hommes emprunteront la passerelle  du Pont du Diable pour franchir l'Arc.
Entièrement restauré depuis Juillet 2007, le fort abrite le "Centre d'interprétation du Patrimoine Fortifié", des expositions, organise des visites apéritives ou nocturnes, des évènements culturels...

Les animations autour de l'Esseillon cet été 2012 : cliquez ici

Du haut de ses 100 mètres, la passerelle du Pont du Diable offre une vue imprenable sur les gorges de l'Arc. 

Cette liaison est également un des points de départ de la Via Ferrata du Diable. Vous pouvez également prendre de la hauteur en vous lançant sur lestyroliennes géantes du Paradis et du Diable.
 
   LE CIMETIERE SARDE

Le cimetière est situé à l'amont du fort Charles-Félix. Là étaient enterrés les soldats des différentes garnisons.

Un peu d'histoire en plus

Ces forts, comme beaucoup d'ouvrages fortifiés, n'ont eu à soutenir aucun siège et n'ont eu sans doute qu'un faible rôle dissuasif. Le plus grand bâtiment pouvait abriter beaucoup d'hommes mais le climat rude rendait le service en cet endroit très pénible, aussi, les Sardes n'y ont-ils établi que des régiments disciplinaires pendant 31 ans.
En 1860, lorsque la Savoie est redevenue française, Cavour, alors ministre de Victor-Emmanuel II, a voulu conserver la Haute-Maurienne jusqu'au site de l'Esseillon compris. Napoléon III a refusé et demandé le respect de l'ancienne frontière Savoie-Piémont, comprenant le plateau du Mont-Cenis. Finalement, la frontière a été fixée à la ligne de partage des eaux et au col du Mont-Cenis. Pour rassurer les italiens, la France s'engagea à faire démolir ces forts et on a commencé par bombarder le fort Charles-Félix. Mais après le départ des compagnies piémontaises, les travaux de destruction ont cessés. L'armée du Second Empire a envisagé, sans rien effectuer, de reconvertir les forts mais la construction du tunnel ferroviaire du Fréjus, en 1871, a court-circuité le trafic transalpin.
D'autre part, la stratégie française a abandonné, pour cinquante ans, la fortification des frontières pour lui préférer un système de forts, étagés en basse et moyenne vallée, tenant compte des armements nouveaux à longue portée et à obus explosibles. Aussi, plutôt que d'aménager l'Esseillon, on a préféré le site de Modane (forts du Replaton et du Sapey construits entre 1885 et 1893), bien plus au coeur des passages importants.
De 1870 à nos jours, se sont succédés dans les forts encore en bon état (surtout Victor-Emmanuel), des éléments de réseve, des résistants prisonniers allemands et des détenus politiques. Après la libération de 1944, les forts ont été désaffectés et se sont dégradés petit à petit.
Heureusement en 1970, se constitue une association "Les Amis des forts de l'Esseillon", affiliée à l'associaiton R.E.M.P.A.R.T. qui s'occupe des chantiers de restauration, qui commence la rénovation du fort Marie-Christine, puis des autres encore aujourd'hui.
(en savoir plus sur les chantiers des restauration des forts : Thierry KUTA - tél : 06 33 91 17 25)
 

Fort de Ronce - Mont Cenis


Lanslebourg-Mont-Cenis

FORT DE RONCE AU LAC DU MONT-CENIS

     ©
    A la fin du XIXème siècle, le jeune Italie veut s'assurer le contrôle du Mont-Cenis, axe transalpin millénaire. C'est dans un contexte de tensions diplomatiques avec la France que l'Italie fortifie le Mont Cenis en l'équipant de plusieurs forts. Le fort de Ronce, qui domine l'ensemble du col, est construit de 1877 à 1880 sur un plan circulaire à deux étages de feu adapté aux nouvelles possibilités de l'artillerie rayée.

    Bon plans

    A partir du fort, il est possible d'emprunter le sentier orienté plein Est qui vous mènera au Lac clair, ou alors vous pouvez également rejoindre le sentier qui s'élève en direction Nord-est vers le Plan des Cavales, afin d'avoir une vue du fort de Ronce légèrement en surplomb.

    Voir aussi

    mercredi 1 août 2012

    Photovoltaïque plastique


    photovoltaique-plastique.com : les cellules solaires en polymère

    Les technologies photovoltaïques évoluent. Aujourd'hui encore, les panneaux solaires en silicium cristallin représentent 90% du marché photovoltaïque.
    Les cellules solaires de deuxième génération représentant les 10% du marché restant sont produites en Silicium Amorphe, Tellurure de Cadmium, ou CIGS(Copper Indium Gallium Selenide). Moins chères à produire, elles permettent en plus de créer des panneaux photovoltaïques flexibles et même semi-transparents.
    Le rendement de 12% des cellules solaires CIGS est inférieur au rendement énergétique des cellules solaires en silicium cristallin (15 à 22%), mais les capacités de flexibilité et le faible coût de production de ces cellules permet aujourd'hui aux panneaux photovoltaïques de seconde génération de prendre plus de parts de marché.
    Mais les technologies avancent vite et déjà, les cellules photovoltaïques de troisième génération pointent le bout de leur nez : des cellules solaires en polymère, c'est à dire du photovoltaïque en plastique !
    En effet, les cellules photovoltaïques en polymère sont composées de macromolécules organiques dérivées de la pétrochimie. Ces cellules solaires sont souvent recouvertes par un film protecteur en polyéthylène naphtalate (PEN) qui est un polyester saturé chimiquement comparable aux PET mais plus résistant aux températures. L'ensemble forme un film photovoltaïque plastique flexible qui peut même être transparent
    Certes, ce n'est pas une technologie nouvelle, car la première cellule solaire en polymère a été créée en 1986 par des chercheurs de l'entreprise Kodak. Mais les avancées scientifiques dans les domaines des polymères et des nanotechnologies ont permis une amélioration sensible des performances des cellules photovoltaïques en plastique.
    Aujourd'hui le rendement de conversion en électricité des meilleures cellules solaires en plastique atteint 8,5%. Certaines sociétés espèrent obtenir unrendement de 15% en 2015, ce qui permettrait une généralisation de l'utilisation de photovoltaïque plastique.
    Car les avantages du photovoltaïque en plastique sont nombreux. Il permet de créer :
    • des panneaux solaires souples (flexibles)
    • des films photovoltaïques transparents
    • des vitrages photovoltaïques transparents
    • du papier peint photovoltaïque recyclant l'éclairage artificiel
    Le coût de production des cellules solaires en plastique sera par ailleurs très faible, car il sera possible de le produire en masse en impression par rotatives.
    Les qualités du photovoltaïque plastique sont exceptionnelles et les enjeux sont tellement énormes que de grosses sociétés du monde entier s'activent à améliorer le rendement de ces cellules solaires de troisième génération.
    Avec le coût de plus en plus élevé des énergies fossiles et la popularité grandissante des énergies renouvelables, les recherches dans ce domaines redoublent et les découvertes scientifiques permettant l'amélioration du photovoltaïque en polymère se succèdent.
    A ce rythme, il est possible que le photovoltaïque plastique soit commercialisé plus tôt que prévu, et ça c'est bon pour la planète !

    mardi 24 juillet 2012

    EDF : pris de gros > prix detail

    EDF : pris de gros > prix detail

    Marie Leczinska : la bonne reine


    Avertissement : Le texte suivant, rédigé par Hervé Macron, ainsi que la plupart de ses illustrations, était accessible initialement sur le site suivant : http://perso.normandnet.fr/cvimbert/bios/bioLeczinska.htm
    Cette adresse étant devenue inopérante, et compte tenu de l'intérêt de son contenu, j'ai cru devoir le reproduire, afin que mes visiteurs puissent continuer d'y avoir accès.
    Marie Leczinska (1703-1768)
    Reine de France et de Navarre
    Marie-Catherine -Sophie-Félicité LECZINSKA était la fille de Stanislas LECZINSKI, issu d'une très grande famille noble polonaise, Comte du Saint-Empire et de Lesno, palatin de Buelna et de Lenezin, staroste d'aldenaw, Wawode et Posnanie, élu roi de Pologne et Grand-Duc de Lithuanie sous le nom de Stanislas 1er en 1704, et de la comtesse Catherine BRIN-OPOLINSKA, fille du Palatin de Posnanie. Elle naquit le 3 juin 1703 à Breslau (Wroclaw).
    Bigote, laide, sans esprit, frigide... Ainsi nous la décrivent les livres d'histoire et les biographies anciennes. La vérité est tout autre, et l'on reste stupéfait lorsqu'on découvre ce que fut réellement la vie de cette princesse polonaise, sans dot ni état, qui fut certainement la femme la plus malheureuse de son temps, pour avoir été si outrageusement trompée. Elle aura un destin inimaginable...
    Son enfance et la voie du destin :
    Sa petite enfance, étrangement troublée durant le règne très mouvementé de son père par des départs précipités du palais royal, les longues étapes en voitures et les installations de fortune, fit de Marie une princesse fugitive. Les avatars de l'Histoire écartent son père du trône : elle se réfugie tout enfant à Stockholm, puis débuta en 1716 un exil précipité dans la principauté de Deux-Ponts, dans le plus grand dénuement matériel. Toutes ces épreuves et la bonne éducation pédagogue pleine d'intuition et de justesse que lui offrit son père, lui donnèrent très tôt un grand courage, un caractère aimant, une douceur raisonnable, une excellente réflexion mêlée de principes religieux qui remplira son âme d'une sérénité réfléchie. En 1717, Marie perdit sa soeur aînée, Anne LECZINSKA, âgée de 18 ans. Ses parents reportèrent alors leur tendresse sur Marie, qui entrait dans sa quinzième année et poursuivait son éducation accomplie : elle parlait six langues, possédait "des clartés sur tout", sachant danser avec grâce et se tenir à merveille. Le décès de Charles XII de Suède, protecteur de son père, entraîna leur départ pour Wissembourg en 1720, où le Régent, compatissant, proposa un établissement aux proscrits. Plusieurs propositions de mariage seront imaginées par son père dès cette époque, malgré son souhait profond de partager l'infortune de ses parents. On parla de plusieurs princes allemands, et même de princes du sang de la famille de France, dont le Duc de Bourbon ( Stanislas essuya un refus de Mme le Duchesse -Melle de Nantes- dans lequel elle voyait une mésalliance) Voire même avec un Marquis de Courtanvaux, (commandant du régiment de cavalerie mis à la disposition du roi Stanislas par le Régent) tombé follement amoureux d'elle et qui osa demander sa main au roi Stanislas.

    Marie Leczinska, Reine de France
    1740 Louis TOCQUÉ (1696-1772, Paris)
    Huile sur toile, 277 x 191 cm
    Musée du Louvre, Paris


    Marie Leczinska, par Jean-Marc Nattier.
    Le décès de leur second protecteur et l'entrée du Duc de Bourbon au Ministère allait bouleverser sa vie tranquille et retirée. Telle Cendrillon, une intrigue de cour fit de Marie, jeune fille sans fortune, la reine du plus prestigieux royaume de l'époque. En effet, Mme de Prie, maîtresse influente et décidée du Duc de Bourbon, jeta son dévolu sur notre princesse comme Duchesse de Bourbon. Mais M le Duc était beaucoup plus préoccupé du mariage du jeune roi que du sien. Une série d'incidents mettait en péril le projet matrimonial du régent, avec la toute jeune infante espagnole, fiancée du jeune roi, qui allait avoir sept ans. Il désirait depuis longtemps rompre ces fiançailles qu'une grave maladie de Louis XV anticipa. En vue du mariage royal, une liste complète des princesses à marier sera dressée. Une première liste de 100 noms fut d'abord proposée, de laquelle on en retrancha 83. Marie en fasait partie, mais fut primitivement écartée du fait de sa basse naissance et du titre électif de son père. D'un trait de génie, c'est finalement Mme de Prie qui prit la grave décision de la "mésalliance" (car ce mariage pouvait être considéré comme tel), en espérant tout d'une princesse effacée, manipulable et infériorisée, qui lui devait tout : en quoi elle se trompa, car elle finira exilée dans ses terres et s'y suicidera d'ennui, après la disgrâce de M le Duc.
    Le message annonçant le mariage est resté célèbre :
    "Ah, ma fille, tombons à genoux et remercions Dieu !
    - Mon père, seriez-vous rappelé au trône de Pologne ?
    - Le Ciel nous est bien plus favorable, ma fille, vous êtes reine de France !"

    Mariage de Louis XV avec Maria Leczinska (1725)
    Célébration du mariage de Louis XV à Fontainebleau (1725)
    ADMINISTRATION DES MONNAIES ET MÉDAILLES.- Médailles françaises dont les coins sont conservés au Musée monétaire.- Paris : Imprimerie nationale 

    Le mariage fut déclaré à Versailles le 27 mai 1725. Marie fut mariée par procuration dans la cathédrale de Strasbourg le 14 août, fit le "voyage" comme toutes les princesses étrangères venant épouser un roi de France jusqu'à Moret, où elle rencontra, pour la première fois Louis XV. Le jeune adolescent royal eut un véritable coup de foudre, subjugué par la grâce, l'intelligence et la douceur de sa promise. Marie l'aimera aussitôt à la folie. Son mariage a lieu le 5 septembre, le lendemain de leur rencontre, dans la chapelle du château de Fontainebleau. Louis XV décida alors d'établir ses beaux-parents à Saint-Germain-en-Laye, puis leur octroya l'immense domaine royal de Chambord.
    Pour la première fois, la Cour de France assista au spectacle idyllique d’un jeune couple épris l’un de l’autre, car le début de mariage fut très heureux et suivi de dix ans de bonheur et de fidélité. « Je trouve la reine la plus belle », disait Louis XV en amoureux enthousiaste. La reine découvrit Versailles le 1er décembre, à la fin du « voyage de Fontainebleau », ainsi que la vie de cour éclatante, les intrigues et la stricte étiquette. Notons que ce sera la reine de France qui y résidera le plus longtemps, puisqu’elle y habita sa vie durant, au contraire de l’épouse de Louis XIV, et de celle de Louis XVI, au destin tragique que l’on connaît.
    Reine de France
    Malgré les premières adulations et flatteries, et un regrettable faux pas politique, Marie fit preuve d’une grande capacité d’adaptation : de la vie simple et un peu bohème qu’elle avait menée, elle s’adapta très vite à l’existence organisée, méthodique et emprisonnante d’une reine de France. Elle se résigna à vivre en souveraine et à l’écart de ses enfants, comme toutes les reines l’avait fait avant elle. Sa docilité entre les mains du premier ministre et de Mme de Prie va lui faire encourir la colère du roi et du cardinal Fleury, qui remplacera, en 1726, le duc de Bourbon définitivement disgracié. Elle se retrouva isolée, sans appui ni expérience.. Son seul réconfort restera son abondante correspondance qu’elle échangera avec son père. Très attachée à son mari, la reine ne manquera pas de suivre les conseils de soumission inconditionnelle que lui prodigue son père dans ses lettres.
    Les enfants de la reine
    L’heureuse union fut couronnée par dix grossesses si régulières, que l’on prête à la reine ce soupir de lassitude : « Toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher ! » et il y a de quoi, quand on juge l’état de sa progéniture et la fréquence quasi régulière de ses heureux événements : dans la « chambre de la reine » de Versailles, Marie mettra au monde publiquement, selon l’usage établi, en douze ans, ses dix enfants, dont de nombreuses filles, appelées Mesdames de France :
    1. Marie-Louise-Elisabeth de France, appelée à sa naissance Mme Première puis Mme Infante après son mariage (plus tard mariée à son cousin, l’Infant Philippe de Bourbon, Duc de Parme (1727-1759)).
    2. Anne-Henriette de France, sa sœur jumelle appelée Mme Seconde à sa naissance puis Mme Henriette en 1739 après le mariage de sa sœur (1727-1752), célibataire.
    3. Marie-Louise de France, appelée Mme Troisième (1728-1733), morte en bas âge.
    4. Louis-Ferdinand de France, Dauphin de France (1729-1765).
    5. Philippe de France, Duc d’Anjou (1730-1733), mort en bas âge.
    6. Marie-Adélaïde de France, appelée successivement Mme Quatrième à sa naissance, Mme Troisième en 1733 après la mort de la précédente, Mme Adélaïde en 1737 (1732-1800), célibataire.
    7. Victoire-Louise-Marie-Thérèse de France, appelée Mme Quatrième à sa naissance puis Mme Victoire en 1745 (1733-1799), célibataire.
    8. Sophie-Philippine-Elisabeth de France, appelée Mme Cinquième à sa naissance puis Mme Sophie en 1745 (1734-1782), célibataire.
    9. Thérèse-Félicité de France, appelée Mme Sixième (1736-1744), morte en bas âge à l’abbaye de Fontevrault.
    10. Louise-Marie de France, appelée Mme Septième (ou Mme Dernière), puis Mme Louise en 1747 (1737-1787) (religieuse au Carmel de Saint-Denis sous le nom de Sœur Thérèse de Saint-Augustin (1770), prieure du Carmel en 1773).
    Ses maternités la fatiguèrent et la feront vieillir précocement. Elle devint frileuse, abandonnant peu à peu toute espèce de coquetterie vestimentaire et se couvrant de fichus, châles, mantelets et camisole douillettes, qui lui donnèrent cet air un peu suranné qu’on lui connaît dans ses portraits. Louis XV qui l’avait sincèrement aimée, lui restera longtemps fidèle puis la délaissa.
    La Reine délaissée
    Son manque de séduction et sa santé délicate jetèrent Louis XV dans les bras de favorites. Le temps des épreuves commença vers 1739, ponctué par les intrigues de l'entourage, la politique, les guerres et surtout, les rivalités odieuses des premières maîtresses déclarées... La première resta longtemps une inconnue, pour ne devenir que trois ans après la liaison royale, maîtresse déclarée.
    Il y eut d'abord Mme de Mailly, dame du palais de la Reine. Marie, vive de caractère, éprouva une grande jalousie non sans quelques velléités de révolte. Marie tentera de lutter, de suivre chasses et voyages. Le combat fut impossible : on lui fit comprendre que la situation était sans issue et qu'il fallait surmonter le désarroi avec résignation et sérénité. Dorénavant, la Reine donnera de moins en moins ses chagrins en spectacle, travaillera ses élans et sursauts d'amoureuse et se cantonnera dans son rôle de reine et d'épouse irréprochable, d'amie ponctuelle et soumise et de mère féconde et respectée... Les premières jalousies passées, la reine pardonnera les incartades maritales.Le destin continua ses ironies : Mme de Mailly, la première maîtresse du Roi, sera supplantée par deux de ses soeurs, d'abord Mme de Vintimille puis Mme de la Tournelle, titrée, par une astucieuse ascension, duchesse de Châteauroux, aussi hautaines qu'odieuses envers la pauvre Reine, pour l'humilier plus ou moins sournoisement... Marie soutint sa disgrâce avec fermeté, malgré quelques mouvements de jalousie primitifs mais insuffisants. Elle se résigna, tout au long de son règne, à supporter ces femmes qui la privèrent de l'affection de son royal époux. 

    Louis XV, par Quentin de la Tour (1748)
    Son destin de femme bifurqua, dominé par l'incertitude, la mélancolie, les déceptions de la vie et les situations difficiles (ses jalousies fondées, la turbulence de son fils, le départ de ses filles au couvent lointain de Fontevrault, l'expédition manquée de son père pour retrouver le trône de Pologne, etc...). Elle ne perdra pas courage et gardera sa dignité, sans jamais faillir à ses devoirs et obligations de souveraine, sans jamais jugr celui qui la délaissa et qu'elle aimera en silence comme au premier jour.
    Puis vint la liaison avec Mme de Pompadour, intelligente grisette à l'ascension célèbre, qui fut pour la Reine une période moins pénible. Grâce aux adroites suggestions de la favorite, Louis XV retrouva quelques attentions pour la pauvre Marie délaissée. Désormais, et pour presque une vingtaine d'années, sa vie s'équilibra dans un curieux contraste que les années accentuèrent en l'assombrissant.

    La "bonne Reine"
    Poour se consoler du renoncement de son amour conjugal brisé et de l'indifférence du roi, Marie s'enferma dans une vie de charité, à l'écart des cabinets de son appartement de Versailles. Là, elle vivra comme elle l'entendait, jouissant - à certaines heures de la journée - d'une liberté "inconnue jusqu'alors aux reines de France", peignant son teinturier Oudry dans son laboratoire (elle sera l'auteur, entre autre, d'un tableau figurant une "ferme" que conserve aujourd'hui le musée de Versailles), priant dans son oratoire particulier ou conversant tout en travaillant à des ouvrages de tricots en compagnie de ses intimes : sa ponctuelle et sincère amie, sa dame d'honneur Mme de Luynes, l'aimable Moncrif ou l'érudit Président Hénault... Dans ce cadre charmant disparu, on découvrait une reine vertueuse, charitable et bonne, qui n'avait rien à dissimuler, et non une personne résignée, passive, sans caractère et énergie... On la trouvera gourmande, au point d'en être souvent indisposée par des indigestions nombreuses, et d'être à l'origine de certains plats.Car on doit à cette reine les fameuses "bouchées à la reine", le "consommé à la reine", le "filet d'aloyau braisé à la royale" et l'apparition des lentilles dans notre alimentation. Marie Leczinska séduisit tous ceux qui l'approchèrent par son accueil simple, charmant, ses manières exemptes d'affectations, son esprit spirituel, son caractère vif et sa physionomie enjouée.
    Mais c'est surtout le souvenir de la philanthropie de la "bonne reine" qui marquera un peuple entier par une bonté, une générosité qui touchaient à l'extravagance. Elle n'hésitait pas à porter des pierreries fausses pour vendre ses véritables bijoux et effectuer ses aumônes infinies aux indigents, travaillant en effet sans cesse, aidée plus tard par ses filles, à des ouvrages de bienfaisance, emplissant ses appartements de linge et de vêtements destinés aux pauvres, visitant couvents, ouvroirs, hôpitaux, quartiers pauvres etc. Elle aida de nombreuses communautés religieuses, faisait délivrer des prisonniers pour dettes, faisant envoyer des provisions aux familles nombreuses.Elle sortait réglièrement de Versailles pour renouveler les vêtements destinés aux nécessiteux et pour en surveiller elle-même la distribution... Simple et grande tour à tour, humble dévote dans son oratoire et si digne reine dans son Grand Appartement, Marie Leczinska fut la seule et la dernière à supporter courageusement l'Etiquette, symbole et sauvegardede la majesté royale. Ce fut la seule qu'épargnèrent chansons, libelles et calomnies...
    La fin des épreuves
    La fin de sa vie fut assombrie par le temps des deuils : elle perdit d'abord ses deux filles aînées, Mme Henriette, sa préférée, en 1752, puis Mme Infante en 1759, son petit-fils, le Duc de Bourgogne, enlevé tout jeune par une cruelle maladie... Elle vit disparaître son ancienne rivale, devenue Duchesse en 1764, qui ne lui fit éprouver nulle joie vengeresse mais que des mélancoliques réflexions sur la vanitédu monde... Le destin redoubla encore, avec un deuil qui détermina sa fin : le plus cruel à son pauvre cœur fut le décès de son fils, le Dauphin Louis-Ferdinand. Elle avait mis en lui tous ses espoirs, partageant ses idées, faisant cas d'une haute élévation morale. Marie fut au désespoir et atteignit les sources mêmes de sa vie, d'autant plus qu'elle était seule, ayant perdu également sa confidente et amie la plus chère, Mme de Luynes. La disparition tragique de son père en 1766, brûlé vif par accident, acheva de la meurtrir. Durant l'automne 1767, un rhume négligé lui donna de fréquents accès de fièvre qui l'affaibliront rapidement. Son état devint préoccupant. Le Roi revint à son chevet, suivant les progrès des langueurs et de la tuberculose. Sa pauvre tête elle-même se perdait par instants. Louis XV, que la mélancolie accablait, fut pour elle plein de sollicitudes : les deuils récents les unissaient à nouveau. Son agonie fut longue, avec des rémissions spectaculaires.
    Terriblement affaiblie, fiévreuse, à demi inconsciente, Marie Leczinska s'éteignit le 24 juin 1768 dans la chambre de son appartement de Versailles, au milieu des siens, dans sa soixante-cinquième année, au terme d'une vie émouvante et mouvementée. Louis XV était revenu, elle avait été exaucée...
    L'émotion fut immense, quand arriva sa dernière heure. Pendant une semaine, on vit le défilé incessant de petites gens venant prier pour elle : "Voyez, dit le roi à ses filles, comme elle est aimée"...