Domaine de Brousse
Haut Cordurier
60% Braucol, 40% Syrah
Rouge intense. Nez persistant aux arômes de cassis, de violette et des épices. Structuré sans excès, long et frais en finale.
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samedi 18 février 2012
mercredi 15 février 2012
Dans la série des villes extraordinaires : Mostar ( Bosnie-Herzegovine)
Mostar, le saut dans l'histoire
Symbole de la reconstruction du pays, le Vieux pont de la deuxième ville de Bosnie accueille le dernier week-end de juillet la plus ancienne compétition de plongeon du monde.
- Un homme se jette du pont de Mostar, le 31 juillet 2004. REUTERS/Damir Sagolj -
«L’important, c’est de ne pas hésiter. Plus tu hésites, plus ça devient dur de sauter.» Sandi, jeune Bosniaque de 18 ans, traduit ses paroles en actes en enjambant la balustrade. Après une grande inspiration, il s’élance dans le vide. Le sauteur reste suspendu pendant trois secondes entre le pont et l’eau, les bras tendus en arrière et les jambes jointes et pliées. Le temps se fige. Les touristes retiennent leur souffle. Une jeune Américaine pousse un «Oh my god!» de frayeur. Et le sauteur finit sa course dans l’eau tumultueuse de la Neretva, 25 mètres plus bas. Il vient d’effectuer le saut traditionnel du pont de Mostar.
Construit en 1566 à l’époque de l’Empire ottoman, le Vieux pont est l’emblème de la deuxième ville de Bosnie. Il lui a même donné son nom: Mostar signifie «le gardien du pont» à qui il fallait payer un droit de passage avant de traverser le «Stari Most», le Vieux pont.
L’édifice a toujours été érigé en symbole. Symbole de la guerre civile(1992-1995) lorsque les Croates l’ont détruit à coups d’artillerie en 1993, malgré les civils bosniaques venus défendre cet emblème de l’Empire Ottoman, donc de l’islam. Et symbole de la renaissance du pays et du dialogue entre Musulmans et Croates lorsqu’il a été rebâti avec l’aide de la communauté internationale en 2004.
Des descendants d’Icare
Depuis sa construction, des plongeurs ont pris l’habitude de se défier en sautant depuis l’édifice. Cette tradition est aussi devenue une attraction pour touristes.
Les plongeurs ne sont pas seulement des mordus de sensations fortes, ils travaillent. Ils sont plusieurs à passer ainsi tout l’été à épater les badauds. Contre quelques euros, ils se jettent dans l’abîme.
En Bosnie-Herzegovine qui compte 45% de chômage, ce job est bienvenu. Damir, la trentaine, des dread-locks et un tatouage du pont sur l’épaule, se dégourdit les jambes en esquissant quelques pas de danse, attendant son tour.
«Moi je fais d’autres petits boulots pendant l’hiver, mais la plupart des autres sauteurs sont au chômage. Ce qu’ils économisent en été leur permet de survivre l’hiver.»
Malgré les chaos de l’Histoire, cette tradition vieille de plusieurs siècles s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Même après sa destruction, les plongeurs sautaient depuis les restes du pont.
Tous les ans, le dernier week-end de juillet, des milliers de personnes assistent à la compétition Icare, la plus vieille du monde, sur le Vieux pont de Mostar. Cette année encore, lors de la 445e édition, ils seront nombreux à défier la gravité en quête de gloire et d’adrénaline. Venus de toute l’ex-Yougoslavie, des plongeurs séparés par la guerre civile vont se retrouver ce week-end pour se brûler les ailes du haut du Vieux pont.
Un rite d’initiation
La performance sportive est de taille: l’arche s’élève à 25 mètres au-dessus de la Neretva, un fleuve de montagne glacé au fort courant. Chaque année apporte fatalement son lot d’accidents.
«Il y a une semaine, un Anglais y a laissé son ligament du genou»,rapporte Sandi. Et parfois, le saut peut être mortel. L’année dernière, un Australien s’est noyé après s’être mal réceptionné en tentant un salto arrière. «Il y en a qui en ont plus entre les jambes que dans la tête», expédie lapidairement le jeune plongeur.
Sandi, lui, fait ça gratuitement, pour préserver la tradition.
«Ici, c’est comme un rite d’initiation. Quand t’es un jeune à Mostar, t’es presque obligé d’y passer.»
En parallèle à son travail dans une auberge de jeunesse, il saute régulièrement devant les touristes depuis ses 14 ans. Certains habitants de Mostar plongent jusqu’à l’âge de 60 ans. Etre plongeur, un atout séduction? «Quand on participe à la compétition et surtout quand on arrive bien classé, on devient une sorte de héros local: ça impressionne beaucoup les touristes. Et aussi les filles», dit-il en adressant un sourire à un groupe de jeunes Anglaises qui l’applaudissent.
La réconciliation inachevée
Mais si le symbole est beau, il y a des limites à la réconciliation: peu de Croates viennent sauter. Les frontières existent encore dans les têtes et la reconstruction n’a pas été suffisante pour jeter un pont entre l’est de la ville bosniaque musulman et l’ouest croate catholique.
La guerre des signes continue ailleurs: sur les montagnes, d’où les tanks croates ont bombardé le pont, s’élève aujourd’hui une immense croix qui surplombe la ville. Depuis la fin du conflit, de part et d’autre de la Neretva, clochers et minarets se dressent comme autant d’affirmations identitaires.
«J’habite à l’est, mais j’ai des amis deux côtés du fleuve. Pour moi à Mostar, il n’y a que des Bosniaques, déclare Sandi. Mais tu peux voir beaucoup de drapeaux croates qui flottent à l’ouest de la ville: c’est un non-sens.»
A l’instar de la minorité des Serbes du nord de la Bosnie, nombreux sont les Croates de Mostar qui se sentent étrangers à ce pays. Ici, ceux qui ont vécu la guerre peuvent difficilement dépasser les anciennes divisions. Alors les espoirs se reportent sur les jeunes en faisant le pari de l’oubli.
«Moi je suis content de ne pas avoir vécu la guerre, de ne me souvenir de rien de cette période. Un jour je reprendrai des études et trouverai un vrai travail. Mais pour l’instant, tout ce qui m’intéresse, c’est plonger et faire la fête. Et c’est un rythme de vie qui me prend tout mon temps»,explique Sandi avant de retourner donner le vertige aux touristes.
Clément Guillet
Dans la série villes estraordinaires : Ispahan (IRAN)
Les décorations de l’architecture safavide
Jolfâ d’Ispahan
Mohammad-Karim Mottaghi
Traduit par
Babak Ershadi Traduit par
Mohammad Karim MOTTAGHI
A l’époque des Safavides, Jolfâ était une cité rattachée à Ispahan ; de nos jours, elle est un quartier de la ville, perdant progressivement son identité d’antan et ses précieuses particularités architecturales. Le quartier est surtout menacé de destruction par la mauvaise gestion urbaine, l’offre démesurée de permis de construire et l’absence de programmes appropriés pour protéger ou restaurer les monuments historiques. Jolfâ compte aujourd’hui quinze églises, une trentaine de maisons anciennes et plusieurs autres monuments historiques datant de la période safavide et qâdjâre, d’où la nécessité de la prise des mesures urgentes pour sauver ces objets du patrimoine historique et culturel de notre pays.
Les décorations de l’architecture de la "Nouvelle Jolfâ" d’Ispahan témoignent de l’art et du talent des anciens maîtres et artistes traditionnels, reflétant des aspects différents des croyances et des traditions de nos compatriotes arméniens (chrétiens de culte grégorien).
Une étude appliquée des décorations et des ornements architecturaux de Jolfâ (décorations en briques, en plâtre, en mosaïques, en bois et les peintures murales) permettra une meilleure connaissance de l’histoire de l’art et de l’architecture d’Ispahan de l’époque safavide, et la protection efficace de son identité culturelle et historique.
L’historien Arakel divise en trois étapes l’exode forcé des Arméniens :
Etape I : chasser les étrangers,
Etape II : déporter les habitants de la plaine d’Ararat,
Etape III : déporter les habitants de la ville de Jolfâ, dès 1603, à l’époque où l’armée de Shâh ’Abbâs Ier avait encerclé la forteresse d’Erevân. [2] Un groupe de ces réfugiés arméniens arriva à Ispahan et s’installa sur la rive sud du Zâyanderoud. La cité des Arméniens fut nommée aussitôt la "Nouvelle Jolfâ", en souvenir de leur ville d’origine.
L’usage de la pierre dans les villes arméniennes et iraniennes - comme Erevan, Nakhjavân, Takab et Marâgheh - remonte à l’époque de l’empire sassanide.
- Les familles d’architectes : Khatchatouriân, Dâvidiân, Simoniân, Georgien, Gustanî, Vaskanî, Hârotoniân.
- Les familles de maçons : Avâkî, Elias, Gregor, Margus, Hartonî, Huakîm, Hakup Jân, Nazar, Sarkis. [3]
Les différents quartiers de la cité Jolfâ d’Ispahan prirent forme au rythme de l’immigration des Arméniens. La cité se trouvait en dehors des remparts entourantIspahan. La partie ancienne de la cité ("Ancienne Jolfâ") comprenait des quartiers créés à l’époque de Shâh ’Abbâs Ier, et la "Nouvelle Jolfâ" comptait des quartiers plus récents datant de l’époque de Shâh ’Abbâs II. Le voyageur français Jean Chardin, qui avait visitéIspahan à l’époque de Shâh Soleymân, écrit dans son récit de voyage que la cité Jolfâ d’Ispahan comptait "deux caravansérails, onze églises, deux écoles, deux bains publics, une place centrale et quelques 3500 maisons". [4] Dans ces quartiers, les décorations en briques, en pierre, en bois, en plâtre, en miroir et en peinture diffèrent sensiblement, de par leurs formes et leurs thèmes, des autres monuments d’Ispahan datant de la même période.
Certaines peintures murales des églises de Jolfâ ont été appliquées sur des couches de plâtre, tandis que certaines autres ont été dessinées sur les toiles, placées plus tard sur les murs. Les peintres qui ont créé ces tableaux étaient souvent soutenus par des mécènes arméniens dont les plus célèbres furent probablement Khâjeh Petros et Khâjeh Odik. [7] Lorsque l’artiste était présent àIspahan, il dessinait directement les tableaux sur des couches de plâtre à l’intérieur de l’église ; sinon l’artiste dessinait son œuvre sur des toiles de tissu, qui étaient transportées à Ispahan une fois l’œuvre terminée. La plupart de ces œuvres sont des peintures à l’huile créées par des artistes des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans les églises de Jolfâ d’Ispahan, il y a également plusieurs tableaux, œuvres de peintres inconnus iraniens ou étrangers ; d’autant plus que la plupart des tableaux de Jolfâ ont été restaurés ou réparés par ces mêmes artistes inconnus.
Les décorations en brique, en plâtre, en pierre, en mosaïques en bois et les peintures murales des monuments et des églises de Jolfâ d’Ispahan sont des œuvres des architectes et des artisans chrétiens et musulmans de trois périodes historiques safavide, qâdjâre et pahlavie. Ces décorations tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de ces monuments reflètent une partie des croyances et des traditions des Arméniens qui vivent depuis des siècles dans la ville d’Ispahan. Par ailleurs, elles font partie du patrimoine collectif de toutes les ethnies iraniennes qui ont contribué à leur création. Malheureusement, ces objets du patrimoine historique, architectural et social sont menacés de destruction pour diverses raisons, notamment l’indifférence face à l’importance de la protection de ce patrimoine national et l’absence de la législation nécessaire pour protéger le patrimoine culturel et historique. Il faut donc de toute urgence pour sauver le patrimoine national, car l’avenir appartient aux peuples qui connaissent leur passé, le respectent et le protègent.
Les décorations de l’architecture de la "Nouvelle Jolfâ" d’Ispahan témoignent de l’art et du talent des anciens maîtres et artistes traditionnels, reflétant des aspects différents des croyances et des traditions de nos compatriotes arméniens (chrétiens de culte grégorien).
Une étude appliquée des décorations et des ornements architecturaux de Jolfâ (décorations en briques, en plâtre, en mosaïques, en bois et les peintures murales) permettra une meilleure connaissance de l’histoire de l’art et de l’architecture d’Ispahan de l’époque safavide, et la protection efficace de son identité culturelle et historique.
La "Nouvelle Jolfâ" d’Ispahan
- Eglise de Vank, Jolfâ, Ispahan
L’historien Arakel divise en trois étapes l’exode forcé des Arméniens :
Etape I : chasser les étrangers,
Etape II : déporter les habitants de la plaine d’Ararat,
Etape III : déporter les habitants de la ville de Jolfâ, dès 1603, à l’époque où l’armée de Shâh ’Abbâs Ier avait encerclé la forteresse d’Erevân. [2] Un groupe de ces réfugiés arméniens arriva à Ispahan et s’installa sur la rive sud du Zâyanderoud. La cité des Arméniens fut nommée aussitôt la "Nouvelle Jolfâ", en souvenir de leur ville d’origine.
Les décorations architecturales de Jolfâ
Les styles et les motifs décoratifs de la "Nouvelle Jolfâ" à Ispahan font partie intégrante des styles et des traditions de l’architecture iranienne de la même période historique. De nombreux facteurs sont alors à l’origine des décorations architecturales de Jolfâ d’Ispahan : le patrimoine commun de différents groupes ethniques, l’histoire commune de l’architecture des régions situées à l’ouest de la mer Caspienne, la culture dominante de l’époque, la situation géographique, la religion et les croyances des habitants, ainsi que la situation sociale, économique et culturelle de l’Iran des Safavides.L’usage de la pierre dans les villes arméniennes et iraniennes - comme Erevan, Nakhjavân, Takab et Marâgheh - remonte à l’époque de l’empire sassanide.
- L’église Sainte Marie, Jolfâ, Ispahan
- Les familles d’architectes : Khatchatouriân, Dâvidiân, Simoniân, Georgien, Gustanî, Vaskanî, Hârotoniân.
- Les familles de maçons : Avâkî, Elias, Gregor, Margus, Hartonî, Huakîm, Hakup Jân, Nazar, Sarkis. [3]
Les différents quartiers de la cité Jolfâ d’Ispahan prirent forme au rythme de l’immigration des Arméniens. La cité se trouvait en dehors des remparts entourantIspahan. La partie ancienne de la cité ("Ancienne Jolfâ") comprenait des quartiers créés à l’époque de Shâh ’Abbâs Ier, et la "Nouvelle Jolfâ" comptait des quartiers plus récents datant de l’époque de Shâh ’Abbâs II. Le voyageur français Jean Chardin, qui avait visitéIspahan à l’époque de Shâh Soleymân, écrit dans son récit de voyage que la cité Jolfâ d’Ispahan comptait "deux caravansérails, onze églises, deux écoles, deux bains publics, une place centrale et quelques 3500 maisons". [4] Dans ces quartiers, les décorations en briques, en pierre, en bois, en plâtre, en miroir et en peinture diffèrent sensiblement, de par leurs formes et leurs thèmes, des autres monuments d’Ispahan datant de la même période.
Les décorations en briques
Les particularités physiques de la brique ont favorisé son usage abondant, par rapport à la pierre, dans l’architecture iranienne. Des vestiges des fours de briques ont été découverts à Suse et à Sialk, ce qui fait remonter l’usage de ce matériel de construction au IVe millénaire avant J.-C. [5] La malléabilité et l’harmonie avec la terre cuite, le torchis et le plâtre étaient autant de raisons pour l’usage de la brique, sur une très vaste échelle depuis l’époque des Seldjoukides jusqu’aux Safavides. En même temps, l’interdiction des images humaines et la difficulté d’application des motifs "eslîmî" [6] sur la brique a favorisé l’application des décorations géométriques - techniquement et esthétiquement plus conformes aux constructions en briques. Pendant cette période historique, les décorations géométriques ont connu un développement considérable dans l’architecture iranienne.- La maison Soukiâs, iwân nord
Les peintures murales
Outre les motifs décoratifs en brique, les églises de Jolfâ sont largement décorées de peintures, notamment à la Cathédrale Vank (connue aussi sous le nom de Cathédrale Saint-Sauveur d’Ispahan) et à l’Eglise de Bethléem et à l’Eglise Minas. Contrairement à l’islam qui interdit la reproduction des images humaines, les Arméniens grégoriens d’Ispahan ont utilisé la peinture pour reproduire sur les murs intérieurs et extérieurs de leurs églises les scènes différentes de la vie de Jésus-Christ.Certaines peintures murales des églises de Jolfâ ont été appliquées sur des couches de plâtre, tandis que certaines autres ont été dessinées sur les toiles, placées plus tard sur les murs. Les peintres qui ont créé ces tableaux étaient souvent soutenus par des mécènes arméniens dont les plus célèbres furent probablement Khâjeh Petros et Khâjeh Odik. [7] Lorsque l’artiste était présent àIspahan, il dessinait directement les tableaux sur des couches de plâtre à l’intérieur de l’église ; sinon l’artiste dessinait son œuvre sur des toiles de tissu, qui étaient transportées à Ispahan une fois l’œuvre terminée. La plupart de ces œuvres sont des peintures à l’huile créées par des artistes des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans les églises de Jolfâ d’Ispahan, il y a également plusieurs tableaux, œuvres de peintres inconnus iraniens ou étrangers ; d’autant plus que la plupart des tableaux de Jolfâ ont été restaurés ou réparés par ces mêmes artistes inconnus.
- La maison de Khâdjeh Petros, salle principale
Les décorations en plâtre
Les décorations en plâtre, dans la maison de "l’Horloger suisse" [8], datent de l’époque qâdjâre et celles de la maison de David constituent de bons exemples de ce type de décoration dans les maisons arméniennes de Jolfâ d’Ispahan. Les artistes qui ont créé ces œuvres se sont inspirés à la fois de l’art européen et des monuments historiques d’Ispahan. Les décorations en plâtre les plus remarquables de Jolfâ datent de l’époque safavide et se trouvent dans les maisons de David et de Sarkis.Les décorations en pierre
L’Arménie est un pays montagneux où la pierre constituait le matériau principal de construction des églises et des monuments historiques, en raison de son abondance et de sa diversité. En effet, les Arméniens étaient d’excellents tailleurs de pierre et lorsqu’ils vinrent s’installer à Jolfâ d’Ispahan, ils y ouvrirent leurs ateliers dans un quartier qui est devenu aussitôt celui des tailleurs de pierre venant de Jolfâ d’Arménie. Mais à Ispahan, les briques et les mosaïques constituaient les principaux matériaux de construction d’où l’usage modéré mais de grande qualité de la pierre dans les bâtiments construits par les architectes arméniens. Les décorations de pierre de la façade de la maison d’Abkar sont les meilleurs exemples de l’art des tailleurs de pierre des Arméniens de Jolfâ, qui cherchaient leur matière première dans les mines de pierre de Lashotor près de la ville. [9]Les décorations en mosaïques
Il est évident que l’architecture de Jolfâ n’est pas restée totalement imperméable à l’influence de la perfection artistique et technique de l’architecture islamique, notamment les chefs-d’œuvre historiques et religieux d’Ispahan. Cependant, les architectes arméniens de Jolfâ ont préféré ne pas décorer les dômes et les façades de leurs églises par des mosaïques turquoise des grandes mosquées de l’époque des Safavide ou des Qâdjârs. Mais à l’intérieur de leurs monuments, surtout dans la Cathédrale Vank et l’église de Bethléem, on retrouve des décorations en mosaïques de toutes couleurs avec des motifs végétaux et animaux. Sur la façade de la Cathédrale Vank, de l’église de Bethléem et de presque toutes les autres églises de Jolfâ d’Ispahan, des mosaïques ont été utilisées, pour créer des formes géométriques, des croix et des frises entourant les épigraphes.Les décorations en bois
A l’instar de l’ensemble des monuments d’Ispahan, le bois a été utilisé à Jolfâ pour construire les portes, les fenêtres, les balustrades, etc. Les portes et les fenêtres sont très finement travaillées. Là encore, les artistes arméniens de Jolfâ se sont inspirés à la fois de la culture arménienne et des traditions de l’architecture islamique d’Ispahan. Les colonnes de bois de la maison de Sarkis, par exemple, reproduisent exactement la colonnade du palais de Hasht-Behesht.Les décorations en brique, en plâtre, en pierre, en mosaïques en bois et les peintures murales des monuments et des églises de Jolfâ d’Ispahan sont des œuvres des architectes et des artisans chrétiens et musulmans de trois périodes historiques safavide, qâdjâre et pahlavie. Ces décorations tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de ces monuments reflètent une partie des croyances et des traditions des Arméniens qui vivent depuis des siècles dans la ville d’Ispahan. Par ailleurs, elles font partie du patrimoine collectif de toutes les ethnies iraniennes qui ont contribué à leur création. Malheureusement, ces objets du patrimoine historique, architectural et social sont menacés de destruction pour diverses raisons, notamment l’indifférence face à l’importance de la protection de ce patrimoine national et l’absence de la législation nécessaire pour protéger le patrimoine culturel et historique. Il faut donc de toute urgence pour sauver le patrimoine national, car l’avenir appartient aux peuples qui connaissent leur passé, le respectent et le protègent.
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