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jeudi 24 avril 2008

Le capitalisme : L'exterieure reste l'exterieur

Dans l'acquisition additionnel de moyens de production, le capital s'appuie sur ( et s'adresse) son environnement non capitaliste, mais n'intériorisera pas cet environnement - ou plutôt n'en fait pas un environnement capitaliste. L'extérieur reste l'extérieur. Par exemple on peut parfaitement bien exploiter l'or et les diamants du Pérou et d'Afrique du Sud, ou la canne à sucre de la Jamaïque ou de Java, alors que ces productions et ces sociétés continuent de fonctionner sur des rapports non capitaliste.

Extrait de EMPIRE de Toni Negri


dimanche 17 février 2008

La nouvelle conception du racisme

Si la la biologie est abandonnée comme fondement et support du racisme, c'est la culture qui est appelée à jouer le rôle que jouait auparavant la biologie. Nous sommes habitués à penser que la biologie et la nature sont fixes et immuables, mais que la culture est plastique et fluide: les cultures peuvent changer historiquement et se mélanger pour former des hybrides à l'infini. Dans la perspective de du racisme impériale, toutes fois, il y a des limites rigides à la flexibilité et à la compatibilité des cultures. Les différences entre cultures et traditions sont, en dernière analyse, insurmontables.
Extrait de EMPIRE de Toni Negri

samedi 16 février 2008

A propos de l'ouvrage EMPIRE

EMPIRE écrit à quatre mains par Tony Negri et Micheal Hardt est un ouvrage d'une grande profondeur intellectuelle qui propose une analyse du monde globalisé . La thèse principale de cet ouvrage est que la souveraineté a pris une nouvelle forme, composée d'une série d'organismes nationaux et supranationnaux unis sous une forme de gouvernement unique et c'est cette nouvelle forme de souveraineté que les auteurs appellent EMPIRE.
Ci -dessous quelles unes des idées avancées par les auteurs de l'ouvrage:
1)L'EMPIRE sonne la fin des impérialismes : aucun état-nation ni même les Etats-Unis, ne sera une puissance mondiale comme les États de l'Europe Moderne.
2)La résurgence du concept de guerre juste est un symptôme puissant de l'Empire.
3)Le modèle d'autorité:gouverner sur l'exception et la capacité de déployer une force de police.
4)Certaines ONG servent d'instruments moraux d'intervention de l'Empire: les ONG qui précisément parce-ce qu'elles sont indépendantes des gouvernements sont sensés agir sur la base d'impératifs éthiques ou moraux.

dimanche 3 février 2008

Le principe d'égalité selon Michel Onfray

L'égalité dans laquelle les hommes naissent et demeurent se précise en relation avec le droit qui installe sur un pied d'égalité les hommes dans leurs diversités préservées et reconnues : le devenir citoyen des juifs ne s'est pas fait au prix de leur intégration obligatoire, ni de leur disparition radicale; l'émancipation des Noirs, la fin du servage et de l'esclavage n'ont pas supposé le devenir des gens de couleur, ni dans leur peau ni dans leur âme; l'accès à la citoyenneté française des étrangers le désirant n'a pas été consenti en échange d'un abandon de la nationalité d'origine de l'impétrant.
Qu'on cherche l'égalité dans les tyrannies qui se sont réclamées de la gauche, on y trouvera que l'uniformité .
Extrait de politique du rebelle de Michel ONFRAY

dimanche 13 janvier 2008

Personne n'est de nulle part

Je ne suis pas d'ici. Je ne suis pas de la terre où je suis né. Dans la vie, on apprend - apprend qui veut - que personne n'est de là où il est né, où il a grandi. Personne n'est de nulle part. Certains tentent d'entretenir l'illusion, à coups de nostalgie, de propriété, d'hymne et de drapeau. Mais nous appartenons aux lieux où nous n'avons jamais été.
Si la nostalgie existe, c'est pour les choses que nous n'avons jamais vécues, les femmes que nous n'avons jamais eues, les livres que nous n'avons pas lus, la nourriture fumante dans les marmites jamais goutées. C'est la seule, l'unique nostalgie .


Extrait de L'ombre de l'ombre de Paco Ignacio TAIBO II

mercredi 9 janvier 2008

Un journal gratuit est payant!!

Dans un journal payant, on trouve quelque chose de gratuit, tandis que dans un journal gratuit tout est payant. Un journal payant, même s'il contient des publicités qui peuvent influencer son contenu, la rédaction contient une relative indépendance. Ce qu'offre un journal payant n'a pas de prix: c'est une information gratuite en ce sens qu'elle est le produit d'un devoir d'informer et non d'une obligation de rentabilité. Tandis qu'un journal gratuit qui ne vit que des recettes publicitaires, ne donne rien, rien n'est gratuit, la publicité dicte sa loi sans aucune contrainte

dimanche 6 janvier 2008

Malentendu à propos de la notion du temps

Je me méfie assez de cette idée quasi mythique selon laquelle le temps qui passe finit par arranger les choses. Cette idée tente à donner au temps une sorte de vertu au temps, alors que le temps est à mon sens un élément neutre, tout dépendant de ce que l'on en fait.
S'il est vrai dans des cas très précis - chagrin à la suite de perte d'un être cher par exemple - le temps qui passe peut avoir quelque vertu en ce sens qu’il permet dans le cas qui nous préoccupe d’apaiser la douleur. Mais vouloir l’étendre à d’autres domaines comme la politique n’a d’autre but que de garder le statu quo, or dans bien des cas le soit disant statu quo n’est qu’apparent.
L’histoire a bien démontré que bien des droits n’ont été acquis que grâce à des luttes, si l’on avait donner le temps au temps, les femmes n’auraient pas acquis leurs droits dans les pays européens et les droits civiques ne seraient ce qu’ils sont aujourd’hui aux États-Unis. A ce propos est remarquable à quel point Martin Luther King dans son excellent ouvrage " allons-nous" s'attaque avec véhémence aux libéraux qui n'avaient de cessent de dire aux noirs militants des droits civiques que la situation des noirs allait évoluer en s'améliorant avec le temps.


Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.
Mais tout ce qui m’arrive d’important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l’on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l’espace d’une seconde ou l’espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.<>Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952) Stig Dagerman>

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)